J'avais visé haut. Au lieu de donner à Gabriella un rendez-vous dans mon bureau, j'avais décidé d'occuper celui de la directrice. Celle-ci m'avait gentiment laissait sa place - il fallait dire que ça aidait beaucoup d'avoir eu une aventure avec elle dans le passé. Il suffisait de lui faire les yeux pour qu'elle accepte tout ce que je voulais. En fait, j'étais pratiquement sûr que si je lui montrais un signe, elle accepterait de se jeter dans mes bras et de passer une nuit folle avec moi. Sauf que je ne lui avais pas laissé ce privilège. Elle ne m'avait jamais vraiment attirée, mais être appréciée d'une directrice pouvait se montrer très, très utile. Ainsi, elle allait occuper mon bureau tandis que j'occuperais le sien pendant toute la durée de l'entretien. J'avais donné rendez-vous à Gabriella pendant une après-midi, ce qui allait lui faire louper des cours et m'en ferait rater aussi. Mais la situation était trop importante : le comportement de Gabriella était innaceptable. Elle utilisait ses dons à tords et à travers en cours et se montrait sans arrêt insolente. Alors je l'avais convoquée pour mettre un terme à ce problème. Si je ne voyais pas un changement dans son attitude, elle serait exclue temporairement du lycée. Ou peut-être même définitivement, mais cela était plus dûr à mettre en oeuvre. La publicité du pensionnat se vantait de garder tous ses élèves. De toute façon, je n'allais pas prendre ma décision maintenant. Je comptais attendre l'issu de l'entretien pour savoir quoi faire. Je m'installai donc confortablement dans le fauteuil de la directrice, qui sentait encore son parfum, et attendit que Gabriella fasse son apparition.