Seul ou pas | Libre

Aujourd'hui était ma première journée de cours depuis mon arrivée. J'étais nouvelle, je ne connaissais pas bien l'établissement, je décidai donc de me lever plus tôt que prévu. Du moins, j'avais l'intention de me lever plus tôt... Personnellement, je n'avais pas l'habitude de me coucher vers 9-10h du soir, je me couchais plus dans les environs d'1h du matin... Cette nuit, je m'étais couchée à 3h30 du matin, tranquillement. J'avais été sur l'ordinateur, ne trouvant pas le sommeil de toute façon. Le réveil de ce matin fut donc brutal. Lorsque mon portable sonna pour m'indiquer de me lever, la sonnerie retentit dans mon crâne jusqu'à me faire crier de rage. Quelle conne ! J'avais totalement zappé de le mettre en vibreur. Je pris mon portable, éteignis mon réveil et le balançai à travers la pièce, me retournant dans mon lit pour continuer ma nuit. J'étais crevée, tout ce que je voulais c'était dormir. Tant pis, j'allais arriver en retard à mon premier cours. Mais je n'avais pas envie d'avoir des cernes pour manque de sommeil... Il me fallait mes 10h de sommeil pour que je ne sois pas totalement à la ramasse quand on me parle ou quand on me pose une question, en cours par exemple. Et là, je risquais vraiment d'être encore dans le gaz, quand je serais en cours.

Quelques minutes passèrent, puis mon portable se remit à sonner. Je grognai méchamment. Cette fois-ci on m'appelait. Je me levai rageusement, pris mon portable et regardai qui m'appelait. Ça allait péter, ça c'était clair, net et précis ! Pas de numéro, c'était un inconnu. Si seulement je connaissais la personne ! Elle serait morte à l'heure qu'il était. Je décrochai, curieuse de savoir qui était à l'autre bout du fil. Malheureusement, c'était une vieille dame qui s'était trompée de numéro et qui utilisait le portable de son petit-fils. Je dus prendre une vingtaine de minutes pour lui faire comprendre qu'elle s'était trompée de numéro et que je ne m'appelais pas Virginette. Lorsque je raccrochai, j'étais sur les nerfs. Quelle chieuse !

Bon, et bien maintenant que j'étais levée, je n'avais plus qu'à me préparer. Je me dirigeai vers la salle de bain, ayant l'intention de prendre une longue douche bien chaude. J'enlevai ma chemise de nuit et me glissai dans la douche, prenant soin à éviter d'allumer l'eau froide. Un jet d'eau chaude se mit en marche quelques secondes après. L'eau coulait sur mon corps, me procurant une sensation de réconfort. Prenant le shampoing, je me frottai les cheveux, profitant par là pour me les démêler un peu. Après une nuit de sommeil assez agitée, ce n'étaient pas des cheveux qu'il y avait sur mon crâne, mais une touffe de nœuds impossible à démêler avec la brosse. Je me rinçai rapidement ma tignasse, puis lavai tranquillement mon corps, frottant grâce à un gant de toilette bien propre et bien vert fluo... Mon préféré.

Lorsque je fus lavée, je sortis de la douche, la serviette entourant mon corps. J'allai dans la chambre chercher des vêtements. Sous-vêtements noirs, slim bleu clair, t-shirt blanc moulant à décolleté super plongeant, talons aiguilles. Je finis par aller me coiffer, laissant mes cheveux détachés et ondulés. Je mis du crayon noir, de l'eye-liner et du mascara, et hop ! J'étais prête ! Maintenant, je m'attaquai à mon sac de cours.. Jusqu'à ce que je me rende compte que là tout de suite... j'avais perme. Génial. Je décidai alors de sortir du pensionnat pour aller me balader. Prenant mon sac avec mes papiers dedans, je sortis de la chambre et fonçai droit vers la sortie. Aux portes du pensionnat, ne regardant pas devant moi, je culbutai un homme. Surprise, je reculai de quelques pas, légèrement sonnée.

« Toutes mes excuses, je ne regardais pas où je mettais les pieds...... »

Regardant l'homme dans les yeux, je me demandai un court instant s'il était professeur au Pensionnat. Si oui, c'était super pour une première rencontre... Je me rendis soudain compte que j'avais laissé tomber mon sac, et je pris l'initiative de récupérer les objets qui étaient éparpillés un peu partout sur le sol. Me penchant, je contournai celui que j'avais bousculé pour ramasser mes affaires. Lorsque je relevai la tête, j'enlevai mes cheveux qui s'étaient coincés entre mes lèvres et attendis la réaction de Monsieur-Que-J'ai-Bousculé...

Spoiler:

Lorsque je m'étais relevée, j'avais bien vu qu'il ne m'avait pas quitté des yeux. Je sentis mes joues rosir légèrement, comme toujours. Je n'aimais pas rougir, et par chance, avec les années, j'avais réussi à me contrôler un minimum. Avant, quand j'étais plus jeune, je devenais rouge écarlate quand on me faisait des compliments. Maintenant, je ne faisais plus que rosir, ce qui était à la fois une qualité tout comme un défaut. Baissant les yeux, je le regardai ramasser un de mes stylos d'entre ses jambes que je n'avais pas vu. Il me le tendit, que je pris doucement. Je le rangeai vite fait dans une petite poche de mon sac, puis regardai l'homme en face de moi. Je lui arrivai aux yeux, grâce aux talons aiguilles que j'avais mis. Il était brun, et plutôt craquant dans son genre. Par contre, il sentait la clope à plein nez, ce qui me poussa à reculer légèrement, remettant mes cheveux en arrière par là même occasion ; lui faisant croire que je n'étais pas gênée par la fumée. Il me sourit puis se présenta.

« Ne t’en fais pas ! Je suis Daniel, et toi ? »

Daniel ? C'était un bien joli prénom. Le regardant de plus près, son nom lui allait plutôt comme un gant. J'aimais bien faire une genre de comparaison entre le nom et la tête, pour voir s'ils collaient ou non. Quand ils ne collaient pas, en général je me mettais à pouffer de rire comme une folle... Enfin bref. Regardant ce cher Daniel dans les yeux, je me dis qu'il fallait mieux que je le vouvoie, puisqu'il pouvait très bien être professeur à ce cher Pensionnat Étoilé. Personnellement, je n'avais pas tellement envie de tutoyer quelqu'un que je ne connaissais pas et qui pouvait très bien être en cours avec moi, qui plus est celui qui me donnera des cours...

« Rozalinda. »

Je lui rendis son sourire, quoi que le mien fut sûrement moins grand. J'étais un peu gênée de l'avoir bousculé comme je venais de faire. J'aurais dû regarder où je mettais les pieds, au lieu de me plonger dans mes pensées comme j'avais fais. Ah bah oui, c'était ça de jurer sur ce pensionnat ! Il me rendait la monnaie de ma pièce ! Je soupirai intérieurement. Si ça continuait, je risquais de foncer dans un bus, et de me faire tuer sur place. Quoi que, ce n'était pas finalement une si mauvaise idée... Là au moins, mes parents auraient compris que je n'aimais ce pensionnat et que je voulais partir, loiiiiin d'ici, là où je connaissais au moins deux ou trois personne. Ici, je ne connaissais encore personne. Je secouai la tête. Je m'étais encore plongée dans mes pensées, c'était pas possible ça ! Regardant Daniel, j'hésitai à lui demander s'il était prof. C'était un peu déplacé, et vu l'heure qu'il était, s'il était prof, il devait sûrement avoir cours... Du moins, dans un sens, j'espérais qu'il ne soit pas prof, puisque je l'avais super bien bousculé... Encore une chance que je ne sois pas tombée ! Je finis par lui poser la question, ne voulant pas attendre pour savoir.

« Vous êtes prof' au Pensionnat ? »

Après tout, tout le monde n'allait pas se planter devant le Pensionnat pour se fumer une cigarette, sauf si le pensionnat était aussi pouilleux que ça... Je lançais un regard au sol, pour vérifier que ce n'était pas le coin réservés aux fumeurs. Peut-être qu'après tout les fumeurs venaient ici puisqu'il y avait une poubelle spéciale pour eux... Non, rien à signaler. Ce n'était pas marqué non plus que le coin était réservé. Donc, c'était forcément un prof. Et je l'avais bousculé. C'est pas super comme situation ? Je rentre dans quelqu'un (très violemment, faut le dire '-'), et je l'ai peut-être comme prof' au pensionnat (pensionnat que je viens juste d'intégrer...). Je vous dis, une journée super (ironique) s'anonce devant moi ! Je le regardai dans les yeux en lui faisant un petit sourire, comme pour lui signaler que je n'étais pas encore plongée dans mes pensées...

Daniel avait écrasé sa clope entre temps, ce qui me permettait de ne pas reculer jusqu'à l'autre bout du trottoir. Personnellement, je n'aimais pas trop la fumée des cigarettes, puisque cela pouvait engendrer des cancers. Mais ce n'était pas tellement à cause de ça que j'évitais toute source de clope. J'avais plutôt un petit problème avec depuis la mort de ma sœur... Enfin ! Lorsque Daniel rit avec que j'aie posée ma question, je me demandai subitement si ce que j'avais dis était idiot. A bien y repenser, ce que j'avais dis n'était pas si débile que ça... Je ne voyais donc pas pourquoi il riait... Mais je décidai de laisser passer. Après tout, s'il était vraiment prof' au pensionnat, je n'allais pas me prendre la tête avec lui pour une histoire de rire... Puis, avec des yeux si beaux, je ne pouvais pas lui en vouloir '-' !

" Oui, de français ! Si tu es l'une de mes élèves je pourrai te coller pour m'avoir bousculer! "

Mais c'est qu'il est un comique mon cher Daniel ! Et donc, je l'avais bien en cours ! Cours de français en plus ! Je détestais le français, c'était une des matières que je haïssais le plus. Puisque, de plus, ce n'était pas ma langue de naissance, j'avais bien du mal avec cette matière. Encore heureux que je n'aie pas d'accent russe ! En l'entendant rire, je compris qu'il regrettait presque sa blague. Cela me fit légèrement rire, de savoir que je n'étais pas la seule de nous deux à trouver cette blague assez déplacée... Mais je ne le pris pas mal, loin de là ! Cela me fit même sourire. En général, je ne prenais jamais les blagues au premier degrés. J'avais certes un humour bien particulier, mais je savais tout de même prendre les blagues au second degrés, surtout quand il s'agissait d'une blague d'un professeur (a) ! Je décidai de marcher dans sa blague, ou plutôt de courir comme on dit des fois !

« Ohh, eh bien j'espère que ce sera vous le surveillant ! »

Je lui fis un énorme sourire, avec un petit regard en coin. Bah quoi ! J'aimais bien faire du charme, y'a quoi de mal à ça (a) ? Bon d'accord, c'était légèrement mal placé, mais moi, ça me faisait rire de voir à quel point les prof's peuvent être attirés par les filles de mon âge ! Mais, je ne sais pas, j'avais l'impression que Daniel n'était pas comme les autres... Attendez, je reformule ma phraser, car ce genre de phrase m'énerve vraiment ! Avec ce genre de phrase, on a l'impression qu'on est madame-je-sais-tout, et je détestais ça ! Donc, je reformule. J'avais l'impression que Daniel n'était pas ce genre de type qu'on trouve parfois dans les salles de cours, dans les lycées "normaux". Je le regardais, toujours en souriant, et ajoutai juste après :

« Après tout, vous êtes plutôt craquant ! »

Si mes parents m'avaient entendue, je serais déjà morte à l'heure qu'il est. Ils m'avaient interdit de reprendre mes habitudes d'avant, c'est-à-dire de dire tout ce que je pensais. Puisque j'étais quelqu'un qui disait presque tout ce que je pensais, je pouvais parfois gêner les gens... De plus, ils n'aimaient pas quand je faisais trop de charme à quelqu'un, surtout à un prof. Rah, les parents j'vous jure ! En plus, ils me pensaient capable de coucher avec un prof... Je n'étais pas d'accord. Je ne coucherais pas avec n'importe quel prof (a) ! Du moment qu'il soit beau et sympa, ça me va ! Enfin bref. Me rendant compte de ce que j'avais dis, je ne pus m'empêcher de rire, surtout en pensant à la réaction de mes parents. Je me rendis également compte que mon rire ne pouvait pas être très bien interprété, si fut que je dis presque aussitôt après :

« Désolée. Mes parents me disent souvent que je suis trop franche... »

Cette fois-ci, je lui fis un petit sourire, comme si j'étais gênée. Mais personnellement, cela ne me gênait pas d'être si franche que ça. Certaines personnes ne sont justement pas assez franche, alors je trouve qu'être sincère, ce n'est pas tellement un si grand défaut ! Même, des fois, une certaine qualité...

Spoiler:

Lorsque je m'excusai en faisant un petit sourire, Daniel fit un pas en avant, se collant pratiquement à moi. De là où j'étais, je me permis de sentir son parfum. Il sentait plutôt bon, bien que tous les hommes se respectant un tant soit peu sentent bons. Je fermai les yeux un court instant, me permettant de me plonger un peu dans mes pensées. Lorsque je sentis son souffle chaud sur ma nuque et sur mon oreille, je sursautai légèrement, surprise. Je ne le savais pas aussi proche de moi... Mes cheveux chatouillaient son visage, tandis que mes mains se mirent à se balader sur son torse, sans que je n'y puisse faire quelque chose. Je me mordis la lèvre, sentant que j'allais passer pour une vraie folle. Mais quand un homme se tient devant vous, très proche, vous n'avez pas l'envie de toucher son corps, vous ? Bah moi si. J'ai toujours eu cette envie-là dès qu'un homme se trouve trop près de moi. Bien sûr, il faut quelqu'un d'un tant soit peu beau, tout de même ! Daniel finit par dire quelque chose, une phrase à laquelle je ne m'attendais pas...

- Mais la franchise peux avoir ses qualités aussi... Pour ma part je te trouve totalement craquante, même pour une élève..

Une chose est sûre, c'est que sa phrase me fit sourire. J'aimais plaire, et entendre quelqu'un le dire, c'est plutôt cool ! Bien qu'il ne soit pas la première personne à me le dire, et encore moins dans cette position. Loin de moi toute vanterie inutile dans un moment pareil ! Je le regardai dans les yeux, des yeux d'un bleu succulent. Daniel remit une de mes mèches de cheveux en place derrière mon oreille, laissant derrière lui une petite traînée de chaleur là où sa main avait frôlé ma peau. Je me mordis la lèvre pour m'empêcher de lâcher une de mes vannes pourries dont j'avais la recette, car ça avait pour réaction de repousser l'homme et de me faire éclater de rire. La plupart du temps le mec était vexé et ne m'adressez plus la parole après. Or, je n'avais pas tellement envie que cela se produise avec Daniel ! Tiens, mais au fait, je ne connaissais pas son nom de famille ! Je ne risquais pas de le retrouver dans mon emploi du temps si je cherchais son prénom... Daniel finit par me faire un clin d'œil et reculer d'un pas. Je laissai tomber mes bras doucement le long de mon corps, tandis qu'il croisait les bras comme si rien ne s'était passé. Malgré ça, un sourire cocasse se baladait sur ses lèvres, me laissant comprendre qu'il jouait avec moi. Et ce n'était pas pour me déplaire, au contraire ! Lorsque Dani' demanda où j'allais, je fus surprise qu'il change aussi rapidement de sujet. Je pensais qu'il allait plutôt continuer sur le chemin dangereux qu'il avait pris au début. Je finis par hausser les épaules et par lui répondre après avoir mis mes mains dans mes poches arrières :

« J'allais me balader dans la ville, prendre mes repères, avant d'aller en cours. Là tout de suite, j'ai perme, donc autant profiter du temps assez avantageux qui nous offre un moment de répit... »

Je fermai la bouche un peu trop vite à mon goût. Je devais certes apprendre à me taire en cours, mais dehors je faisais ce que je voulais. Du moins, tant que ça ne gênait pas les autres... Je lançai un regard au prof en souriant légèrement. Peut-être que, s'il le voulait, il pourrait m'accompagner... Peut-être pas pour faire du shopping, ça c'était certain, mais plutôt pour me montrer les différents coin de la ville. Après tout, j'étais nouvelle dans le coin, et je me perdais trop souvent à mon goût.

« Vous pouvez peut-être m'accompagner pour me montrer le coin ? Après tout, si vous aviez cours à cette heure-ci, vous ne seriez pas là, je me trompe ? »

Je lui souris, le regardant dans ses yeux bleus. D'accord, j'étais vraiment folle dingue de ses yeux, après tout, tout le monde n'a pas des yeux bleus. Puis, ma couleur préférée étant le bleu - la couleur des verseau, mon signe astrologique -, normal que je sois sous le charme ! Je décidai donc de me la jouer "dragueuse", rien que pour ses yeux ! Eh bien, c'est qu'il en a de la chance mon cher professeur de français ! (a)